jeudi 5 mars 2015

Karel Vinck : oui, la SNCB peut fonctionner avec moins de personnel



A l’époque de Karel Vinck, la SNCB avait de très bons résultats en matière de ponctualité. Dernier administrateur de la SNCB unitaire, l’homme fut chargé de sortir la société du marasme financier. Tout cela dans un contexte où la SNCB accusait des pertes opérationnelles énormes avec sa filiale ABX. Karel Vinck mit en place le business plan 
« Move » qui devait assurer un retour à l’équilibre financier en 2008. On connaît la suite…


M… Belgique : Comment trouvez-vous le nouveau plan de transport de la SNCB ? Comment expliquez-vous les critiques qui entourent ce plan depuis sa mise en place ?

Karel Vinck : Je ne connais pas le détail du plan, et ce n’est pas à moi de critiquer celui-ci. Ceci dit, et d’une façon plus générale, quand on met un plan de transport en place, sans mettre les moyens financiers qui l’accompagnent, il est normal que les disponibilités financières réduites limitent le plan d’action possible. En somme, on fait du mieux qu’on peut, avec les moyens que l’on a. Discuter d’un plan de transport, sans tenir compte des moyens, cela n’a pas beaucoup de sens.

Selon vous, quelle est l’urgence pour la SNCB ? Et quel est le scénario le plus plausible à court terme ?

K.V. Personnellement, j’estime que l’opérateur SNCB n’a pas la liberté suffisante pour fixer sa tarification. Celle-ci dépend encore trop du pouvoir politique, qui ne prend pas suffisamment en compte l’équilibre entre l’objectif de mobilité et les besoins financiers de l’entreprise en termes d’infrastructures et d’opérations. S’il l’on veut un service et une offre ferroviaires de qualité, il faut les payer à leur juste valeur. Je crois sincèrement que la SNCB devrait avoir plus d’emprise sur la tarification dans une politique d’encadrement de la mobilité qui est de la responsabilité du gouvernement. Un des éléments fondamentaux pour une bonne gestion ferroviaire est la continuité dans le processus décisionnel. Or, en Belgique, on manque cruellement de continuité dans la gestion de nos entreprises ferroviaires car elle dépend trop souvent des changements de majorité politique. La priorité, c’est de permettre à la SNCB d’atteindre l’équilibre entre ses coûts opérationnels et ses revenus, en mettant en place un plan d’investissement tant dans l’infrastructure, le matériel roulant, que les gares, qui refléterait une volonté manifeste de service de qualité. Quand j’ai quitté la SNCB en 2004, la société était restructurée, et l’intention du gouvernement que je souscrivais était de limiter à un minimum l’intervention de l’Etat dans la gestion, afin d’éviter dans la mesure du possible un nouveau déraillement de l’endettement. Cela n’a pas été possible pour beaucoup de raisons, parmi lesquelles les tensions existantes entre les trois nouvelles entités qui ont été mises en place après mon départ. Cette structure n’était absolument pas indiquée pour assurer une gestion efficiente, ce que j’ai fait remarquer en son temps aux responsables. Aujourd’hui, et l’on doit s’en féliciter, il semble y avoir une stratégie commune entre Jo Cornu, le CEO de la SNCB, et Luc Lallemand, le CEO d’Infrabel. C’est la condition sine qua non pour un bon fonctionnement de l’entreprise et pour la mise en place d’une réelle complémentarité entre le gestionnaire d’infrastructure et l’opérateur.

Aujourd’hui, la SNCB compte en son sein 33 000 personnes. Selon vous, quel doit être l’effectif idéal pour un bon fonctionnement d’une entreprise ferroviaire comme la SNCB. Pendant votre mandat, vous misiez sur 32 000 personnes. Est-ce toujours le cas ?

K.V. : Aujourd’hui, je reste persuadé que le groupe ferroviaire, incluant Infrabel et la SNCB, peut fonctionner dans ce cadre de 32000 personnes. Peut-être même moins, en faisant appel aux possibilités technologiques disponibles. Comme j’en ai fait l’expérience dans de nombreuses entreprises, à l’occasion de restructurations nécessaires, la recherche d’une efficacité optimale a, par après, créé de l’emploi direct et indirect.Pourquoi en serait-il autrement à la SNCB ? Ceci dit, on ne doit pas toucher au personnel opérationnel : conducteur, agent, technicien… Il faut même le remplacer, voire augmenter leur nombre si les opérations l’exigent. Par contre, pour le reste du personnel qui n’est pas directement opérationnel, il faudra que la direction du groupe SNCB se montre extrêmement exigeant sur son nombre.

Sur le climat social, comment le jugez-vous ? Doit-on craindre de graves conflits entre direction et travailleurs ?

K.V. : On est arrivé à une situation telle que les méthodes classiques de négociation ne correspondent plus aux exigences opérationnelles de l’entreprise. Je ne vois aucun inconvénient à ce que la ministre Galant reprenne l’initiative de la concertation sociale suivant des critères nouveaux qui doivent nécessairement être avalisés par le pouvoir politique. Contrairement à l’époque où je dirigeais le SNCB, les leaders syndicaux semblent aujourd’hui moins contrôler leurs troupes. On sent plus de flottement aussi, d’où le sentiment d’instabilité permanente. Pourtant, plus que jamais, le dialogue est essentiel pour trouver entre direction et travailleurs des objectifs communs à atteindre dans le cadre du service public à garantir.

En 2015, quels sont, selon vous, les points faibles du rail belge ? Est-il en retard sur d’autres réseaux européens ?

K.V. : Aujourd’hui, au niveau européen, notamment en matière d’infrastructure, Infrabel est bien placé dans le peloton de tête. Depuis le malheureux accident de Buizingen, un travail énorme a été effectué parce que les politiques ont pris leurs responsabilités. Au niveau de l’opérateur SNCB, c’est beaucoup plus difficile quand on compare l’offre et les services présents dans d’autres pays. A mon avis, des efforts considérables doivent encore être faits tant dans les opérations que dans les investissements. La direction actuelle s’y emploie, d’après ce que je lis. Mais prenons un exemple criant : la gare du Midi, porte d’entrée de beaucoup d’étrangers en Belgique et à Bruxelles, est à moitié terminée. 

Propos recueillis par Pierre Jassogne
pierre.jassogne@mbelgique.be


lundi 23 février 2015

Le mystère des fissures évaporées de Tihange 2

EXCLUSIF

La ligne oubliée du rapport de l’AFCN: quelle taille
maximale dans la partie basse du réacteur?


Presque mieux que celui de la Lettre Volée: voici le Mystère des Fissures Evaporées. Ou plutôt des données, des valeurs techniques qui se sont apparemment envolées du rapport de l’Agence Fédérale de Sécurité Nucléaire concernant l’état des réacteurs de Tihange 2 et de Doel 3.


© Belga

Tout comme dans l’énigme d’Allan Poe, l’anomalie n’attire pas forcément illico l’attention.
Ce qui a sauté aux yeux, lors des premières fuites parvenues à nos confrères du Soir, c’est la dimension des flocons d’hydrogène, communément appelées microfissures: jusqu’à désormais 9 cm dans la partie inférieure du réacteur de Doel 3.
Mais l’étrangeté cachée est, dans le tableau statistique reprenant la taille maximale des microfissures dans les deux centrales actuellement à l’arrêt, l’absence de tout chiffre, de tout résultat pour la partie basse (“lower core shell”) de Tihange 2.
Des “data” censées n’être pas encore connues selon le tableau ad hoc.

Le hic, c’est que, dans un autre calcul, le rapport de l’AFCN fait pourtant bel et bien état de la…moyenne des tailles des microfissures de la même partie basse de Tihange 2. Une pièce de métal considérée comme fort bien forgée- comme qui dirait théoriquement approuvée par le Dieu Vulcain- avec un nombre de “flocons d’hydrogène” jugé assez normal (80/85)
En 2014, selon la nouvelle méthode approfondie de détection des défauts, la moyenne –on insiste sur ce mot, la moyenne- des 85 microfissures répertoriées serait de 15,5mm/15,4 mm

D’ou deux questions toutes bêtes:

1. Comment diable a-t-on pu établir une moyenne des microfissures du “lower case shell” de Tihange sans disposer des tailles de celles-ci?
2. Mais où sont donc passées ces valeurs, surtout la taille de la plus grande fissure?

Pour faire encore plus simple, disons que la valeur maximale du “lower core shell” de Tihange 2 est étonnamment manquante des documents de l’AFCN.
C’est l’énigme de la ligne manquante. On a fait une moyenne mais sans reporter pour autant les valeurs maximales qui ont servi au dit calcul.
Reprenons le tableau, celui-là complet, de la “moyenne” des fissures à Doel 3 et Tihange 2?

Qu’y remarque-t-on? Que, dans les deux centrales, les valeurs moyennes des tailles des fissures sont plus fortes dans le “lower core shell” (bas du réacteur) que dans le “upper core shell” (le haut du réacteur, là où a sans doute lieu une moins grande activité du réacteur).

Question un brin dérangeante: se pourrait-il donc que les microfissures s’accroissent avec le temps qui passe? (on vous passe les détails scientifiques, mais ce qu’on appelle le “flux neutronique” est sans doute plus élevé dans le bas que dans le haut d’un réacteur) Vous suivez? Car c’est le moment d’en revenir à l’oubli, à la distraction, au petit rien, bref à l’étonnante ligne manquante du rapport de l’Agence Fédérale de Sécurité Nucléaire.

Quelle est diable la valeur maximale de taille dans la partie basse (lower core shell) de Tihange 2? Se pourrait-il qu’elle soit si gênante, si ennuyeuse qu’on l’ait ainsi oubliée? Ce n’est qu’une question, mais elle est légitime. Car en découle une autre interrogation: si les microfissures devaient suivre un mécanisme de croissance avec le temps, se pourrait-il que ces flocons d’hydrogène se développent jusqu’à une taille en mode ouhlala surprise-surprise. Se pourrait-il que cela fragilise progressivement le réacteur?

On ne crie pas pour autant au loup: mais ce serait tout de même bien que l’AFCN retrouve sa ligne manquante.

Sûrement une erreur de dactylo, boss?

Michel HENRION











samedi 27 septembre 2014

Comme la fumée, les paroles s’envolent, mais les écrits restent...

(c) Belga
Ainsi donc, la porte-parole de l’université catholique de Louvain (UCL), Isabelle Decoster, «dément formellement», ce samedi, à notre confrère Frédéric Soumois du Soir, avoir tenu les propos que nous lui attribuons en marge d’un article consacré au financement de l’Institut de Duve par l’industrie du tabac. Le hic, c’est que cette réponse nous a été formulée par Isabelle Decoster par écrit, dans un courriel du 13 décembre 2013 (notre enquête, soutenue par le Fonds pour le journalisme, s’est échelonnée sur plus d’un an). Nous nous permettons donc de reproduire ce courriel ci-dessous, afin de dissiper tout malentendu. D’autant que nous l’avions transmis à notre confrère (qui nous avait avertis du «démenti») bien avant le bouclage du Soir.

Qu’une porte-parole officielle d’une des plus prestigieuses universités du pays démente ses propres propos, tenus par écrit à un journaliste, est pour le moins surprenant. Pour ne pas dire consternant. A moins qu’il ne s’agisse d’allumer un contrefeu. De susciter une fausse polémique en vue de tenter de décrédibiliser un dossier qui vraisemblablement dérange l’UCL, puisque plusieurs de ses scientifiques de tout premier plan – Michel Symann, Marcel Roberfroid, Christian de Duve – sont cités dans notre enquête pour les liens très discrets qu’ils ont entretenus avec l’industrie du tabac au cours des deux dernières décennies du 20e siècle.

La première réponse d’Isabelle Decoster était la suivante:

«En ce qui concerne votre question, selon l’administration de la recherche de l’UCL, il n’y aurait pas de recherches financées aujourd’hui par l’industrie du tabac.»

L’usage du conditionnel nous a surpris, ce qui a fait l’objet d’une question supplémentaire. Dont voici la réponse citée dans notre article:

Sujet :     RE: de Duve
Date :     Fri, 13 Dec 2013 11:18:36 +0000
De :     Isabelle Decoster <isabelle.decoster@uclouvain.be>
Pour :     David Leloup <david.leloup@gmail.com>

Bonjour,

Selon les données détenues par l’administration de la recherche de l’UCL, il n’y a aucune recherche financée par l’industrie du tabac. Ceci étant, les professeurs bénéficiant de la liberté académique, toutes les informations liées à leurs recherches ne transitent pas nécessairement par l’administration de la recherche, d’où l’utilisation du conditionnel.

Cordialement,

Isabelle Decoster
Attachée de presse UCL
isabelle.decoster@uclouvain.be
http://www.uclouvain.be/presse

tél +32 (0) 10 47 88 70
GSM +32 (0) 486 42 62 20
fax +32 (0) 10 47 25 31
UCL - Presse et communication
1 place de l’Université,
bte L0.01.08 -1348 Louvain-la-Neuve

Please consider the environment before printing this email



Une chose est sûre, la mauvaise foi des autorités n’est pas généralisée à l’UCL, comme en atteste par exemple ce tweet enthousiaste du climatologue Jean-Pascal van Ypersele, vice-président du GIEC et membre de l’Académie royale de Belgique:

vendredi 26 septembre 2014

L’Institut du prix Nobel Christian de Duve financé pendant 10 ans par l’industrie du tabac

Le prix Nobel belge Christian de Duve (ici en 1995) a accepté que l'industrie du tabac sponsorise son institut de recherche pendant dix ans. (c) Belga
Le prestigieux Institut de Duve de l’UCL, fondé et dirigé par feu le prix Nobel de physiologie Christian de Duve, a été sponsorisé pendant dix ans par le lobby belge du tabac. Au même moment, Christian de Duve était expert anti-cancer pour la Commission européenne. Et donc en conflit d’intérêts.

Entre 1983 et 1992, la Fédération belgo-luxembourgeoise des industries du tabac (Fedetab) a versé plus de 1,2 million de francs belges à l’Institut scientifique créé par le prix Nobel de physiologie Christian de Duve. «Il s’agissait de versements annuels d’un montant de 100.000 francs belges les premières années, et qui a atteint 150.000 francs en bout de course», détaille Emile Vanschaftingen, l’actuel directeur de l’Institut de Duve, confirmant ainsi un document de 1983 exhumé par M... Belgique des archives du tabac. Il précise qu’il s’agissait de dons sans contrepartie: «La nature de la recherche réalisée à l’Institut n’a pas été affectée par ce sponsoring.»

«Aujourd’hui on refuserait»

On ignore qui de la Fedetab ou de Christian de Duve a approché l’autre, de même que les raisons pour lesquelles ce sponsoring s’est achevé fin 1992. Emile Vanschaftingen concède que c’était «un joli coup de l’industrie du tabac d’associer ainsi son image à celle d’un prix Nobel». Une façon habile de récupérer son prestige et sa notoriété. «Aujourd’hui, on refuserait un tel sponsoring pour éviter tout amalgame, poursuit-il. Avec le recul et tout ce qu’on a depuis appris sur cette industrie, on ne pourrait plus penser qu’un tel financement est réalisé de bonne foi, sans intéressement.»

En avril 1986, Christian de Duve a été nommé , par la Commission européenne, au sein d’un groupe de douze experts chargés de la conseiller sur la lutte contre le cancer. «Bien que d’autres formes et causes de cancer sont mentionnées, le tabac est la priorité absolue», indique une note interne du 2 juin 1986 de la British American Tobacco consacrée à cette initiative européenne anti-cancer. Le sponsoring de la Fedetab, qui a donc encore duré six ans après la nomination de Christian de Duve au sein de ce groupe d’experts, ne plaçait-il pas de facto le prix Nobel en situation de conflit d’intérêts?

Liberté académique

Selon les données détenues par l’administration de la recherche de l’UCL, il n’y aurait actuellement plus d’études scientifiques financées par l’industrie du tabac. Mais le conditionnel est de mise: «Les professeurs bénéficiant de la liberté académique, toutes les informations liées à leurs recherches ne transitent pas nécessairement par l’administration », précise Isabelle Decoster, porte-parole de l’UCL.

A l’université de Liège, ce serait «impossible aujourd'hui», selon le porte-parole de l’Ulg Didier Moreau, qui explique que depuis «une petite dizaine d'années, tous les contrats de sponsoring de la recherche passent par le rectorat pour signature, via un logiciel de gestion centralisateur développé par la firme allemande SAP».

David Leloup


Ce vendredi, M... Belgique publie une longue enquête soutenue par le Fonds pour le journalisme sur les scientifiques belges financés par l’industrie du tabac. Les documents internes des cigarettiers révèlent comment ils ont financé, durant le dernier quart du 20e siècle, des scientifiques belges pour nier ou minimiser l’impact de la cigarette et du tabagisme passif sur la santé, mais aussi pour infiltrer les sphères scientifique et gouvernementale du Royaume, réaliser de la veille législative «vitale» pour son succès financier, ou encore gagner de la respectabilité en associant son image à celle de scientifiques prestigieux. Et tout cela dans le plus grand secret.

jeudi 11 septembre 2014

Pas de transaction pénale en cours pour Luciano D’Onofrio


Le Parquet de Liège dément être en négociation avec les avocats de Luciano D’Onofrio en vue d’éteindre les poursuites à son égard, contre le paiement d’une amende, dans le tentaculaire dossier de blanchiment et de transferts suspects au Standard de Liège.

Contacté par M… Belgique suite à une information de la RTBF, le substitut du procureur du roi de Liège, Frédéric Demonceau, «dément avoir entamé la moindre négociation avec Monsieur D’Onofrio ou ses conseils en vue d’aboutir à une transaction pénale» dans le dossier «Standard», dont l’instruction s’est déroulée à Liège d’avril 2004 à septembre 2011.

Hier, dans des sujets diffusés dans ses JT de 13h et 19h30 consacrés au renvoi en correctionnelle de Luciano D’Onofrio dans ce dossier pénal, la RTBF affirmait que «la justice a entamé avec lui des négociations, comme avec d’autres inculpés». Il n’en est donc rien, du moins en ce qui concerne Luciano D'Onofrio.

Ordonnance du 30 juin 2014

Dans son ordonnance du 30 juin dernier, la chambre du conseil de Liège avait renvoyé l’ex-homme fort du Standard, ainsi que 26 autres inculpés, devant le tribunal correctionnel pour des faits de blanchiment, organisation criminelle, faux et usage de faux. Une information relayée par la DH à l’époque et développée, hier, en manchette du journal barrée d’un bandeau «exclusif».

Pour rappel, ce dossier titanesque comporte un volet «blanchiment» dans lequel Luciano D’Onofrio est suspecté d’avoir blanchi 1,7 millions d’euros lors du sauvetage du Standard fin des années 1990, et un volet «transferts suspects» où une flopée de dirigeants de clubs, d’agents et de joueurs sont sur la sellette pour avoir perçu ou versé des compléments de salaires occultes.

Procès en 2016

Luciano D’Onofrio et plusieurs autres inculpés ont interjeté appel contre leur renvoi devant le tribunal correctionnel de Liège par la chambre du conseil. La chambre des mises en accusation devra statuer sur cet appel dans les mois qui viennent, mais sa décision pourra encore faire l’objet d’un éventuel recours devant la cour de cassation à Bruxelles. Dans ce cas, le procès ne devrait pas s’ouvrir avant début 2016 au plus tôt.

Jusqu'ici, seuls deux inculpés, Pierre François et Michel Preud'homme, ont transigé avec le Parquet dans ce dossier. La justice liégeoise reprochait à l’ex-directeur général du Standard d’avoir signé quatre conventions bidon pour payer des compléments de salaire au noir à trois joueurs (Ivica Dragutinovic, Miljenko Mumlek et Sambegou Bangoura). Pierre François a payé 18.990 euros pour échapper à un procès.

8.990 euros pour Preud'homme

Quant à l’actuel entraîneur du FC Bruges, Michel Preud’homme, il était poursuivi pour avoir fermé les yeux, quand il était directeur technique du Standard, sur le paiement d’une «prime à la signature» au noir lors du transfert de Micky Mumlek en 2003. Il a payé 8.990 euros pour éteindre les poursuites à son égard.

Selon nos informations, trois autres inculpés sont en train de négocier leur impunité pénale avec le Parquet. Il s'agirait de Michel Verschueren, du RSC Anderlecht et du Standard de Liège.

David Leloup

Cet article se prolonge sur Twitter.

jeudi 24 juillet 2014

Les données reçues par Assange en 2011 proviennent de la Standard Bank de Jersey

Les CD utilisés lors de la conférence de presse étaient vides, mais le fondateur de WikiLeaks a bel et bien reçu de Rudolf Elmer des données bancaires en janvier 2011 à Londres. (Belga)
EXCLUSIF. Les mystérieuses données remises en 2011 à Julian Assange par l’ex-banquier suisse Rudolf Elmer proviennent de la Standard Bank à Jersey. Via cette filiale, quelque 2.000 clients de la banque sud-africaine se cachent derrière d’opaques trusts et sociétés offshore enregistrés à Jersey, l’île de Man et aux îles Caïmans.

mercredi 23 juillet 2014

80.000 Belges dans le viseur du fisc: souriez, vous êtes fichés!

Belga
M… Belgique s’est procuré un document exceptionnel, reprenant les 51 actions de contrôles menées par les agents du SPF Finances pour 2015, et ce, alors même que tous les Belges n’ont pas encore rendu leur déclaration fiscale. Pas vu, pas pris, la messe est dite!

Alors raciste, la N-VA ?

Belga
Voici quelques semaines, le président du MR, Charles Michel, affirmait que la N-VA avait des «relents racistes». Depuis, il y a eu les élections, et l'on sait que le MR devrait se retrouver dans un gouvernement avec ce parti aux relents racistes, donc. On le sait aussi, la N-VA a rejoint des partis d'extrême droite au Parlement européen. Le pedigree des nouveaux compagnons de route de la N-VA vient ainsi confirmer toutes les critiques du MR, mais aussi celles du cdH, pendant la campagne sur le racisme du premier parti de Belgique. Avec cette nouvelle donne, on ne pourra plus nous reprocher de tenter cette comparaison terrible, mais nécessaire, entre nationalisme et racisme.

dimanche 6 juillet 2014

La lettre d’UBS Belgium pour «museler» un témoin encombrant

UBS Belgium a tenté de faire annuler, vendredi, la conférence de Stéphanie Gibaud (ex-UBS France) à la Bourse de Bruxelles. (c) Belga
Le document que nous publions révèle que les avocats de la banque UBS Belgium, au centre d’une instruction judiciaire à Bruxelles, ont tenté de faire annuler une conférence, vendredi à la Bourse de Bruxelles, donnée par une ancienne salariée d’UBS France auteure d’un livre choc.

En invitant une ancienne salariée d’UBS France à s’exprimer lors de son université d’été, organisée du 2 au 4 juillet à la Bourse de Bruxelles, la discrète Société française des traducteurs (SFT) était à mille lieues d’imaginer qu’elle allait faire l’objet de pressions appuyées émanant de la banque UBS Belgium.

La Française Stéphanie Gibaud, auteure de La femme qui en savait vraiment trop (Le Cherche Midi, 2014), a bien failli devoir annuler sa conférence programmée le vendredi 4 juillet en fin de matinée au Palais de la Bourse de Bruxelles. Une intervention basée sur son livre-témoignage relatant ses douze années en tant que responsable Communication & Marketing événementiel au sein d’UBS France.

vendredi 4 juillet 2014

Diables Rouges: cinq raisons d’être jaloux des Argentins

D.R.
L'Argentine a gagné deux Coupes du Monde, la Belgique, aucune. L'Argentine produit Maradona, Messi, et le meilleur bœuf du monde, la Belgique Ceulemans, Alderweireld et le poulet à la dioxine. Certes, certes, certes. Mais tant qu'à haïr, ce samedi, les Argentins, tâchons de le faire rationnellement.

Deux nations qui s'affrontent sur une pelouse, ce sont onze paires de jambes qui s'entrechoquent, mais aussi des millions de cerveaux reptiliens dont toutes les humeurs se débondent. Mais les onze Prix Nobel de la Belgique, à comparer avec les cinq de la maigre moisson argentine, nous contraignent à une certaine intelligence dans l'éructation. Or devant la Belgique se dressera samedi un pays plus vaste, plus peuplé (40 millions contre presque 11), à l'indépendance plus ancienne (1816 contre 1830), aux paysages moins étriqués, à la nature moins replète, et aux mythes nationaux moins vermoulus (Che Guevara contre Charlier-Jambe de Bois, vous voulez rire?).

mardi 17 juin 2014

Grève à la SNCB le 30 juin

D’après nos informations, la CGSP Cheminots débrayera le 30 juin prochain.

Cause de la grogne du personnel : le million de jours de congé non payés par la direction. La raison de ce retard est simple : les agents des chemins de fer n’arrivent pas à prendre ces jours de congé, car il n’y a pas assez de personnel pour assurer le service. Plus exactement, cela fait 651 851 jours de retard, côté SNCB, 289 894, du côté d’Infrabel et 92 727 du côté de HR Rail. Cela représente en moyenne 36,59 jours de retard en moyenne pour les agents du groupe.
Comme nous vous l’indiquions dans M… Belgique (n°13), la situation s’est aggravée et la direction ne semble plus réellement maîtriser cette situation.
Du côté syndical, on explique ce million de jours de congé non payés notamment par une hausse importante de la productivité, qui aurait augmenté de plus de 68 % entre 2001 et 2012.

pierre.jassogne@mbelgique.be

mercredi 4 juin 2014

Avec Ocean Group, Arthur prend le large fiscal en Belgique

Bye bye France, hello Belgium! L’animateur français vient de délocaliser sa fortune en Belgique, à Uccle, banlieue chic de Bruxelles. (Photo: Belga)
Jacques Essebag, dit «Arthur», ne veut plus entendre parler du fisc français, comme l’a révélé BFM TV ce matin. L’animateur télé de TF1, qui «pèse» 200 millions d’euros, s’est domicilié à Uccle fin 2013. Mais ce n'est pas tout. M... Belgique peut dévoiler qu’Arthur a aussi créé, le 27 décembre dernier, Ocean Group SA, rue de Livourne à Saint-Gilles (Bruxelles).

vendredi 30 mai 2014

Affaire «Standard» : cinq transactions pénales en cours

La loi controversée de 2012 permettant une transaction pénale à n'importe quel moment de la procédure va-t-elle vider le futur procès «Standard» de toute substance? (c) Belga
Se dirige-t-on vers un procès de seconds couteaux dans l’affaire «Standard»? Les rats quittent le navire judiciaire: au moins cinq prévenus dont le parquet de Liège a requis le renvoi en correctionnelle négocient en douce une amende pour échapper à un procès.

Pierre François fait des émules... Après que l’ex-directeur général du Matricule 16 eut conclu, mi-avril, une transaction pénale avec le parquet de Liège pour éteindre les poursuites à son encontre dans le dossier dit «Standard de Liège», au moins cinq autres inculpés se sont engouffrés dans la brèche pour éviter un (plus que probable) renvoi en correctionnelle.