mercredi 23 octobre 2013

Des violences contre la police toujours plus inquiétantes


(c) Belga
En 2012, les violences et agressions à l’encontre de policiers ont augmenté de 10 %, rien
qu’en un an. Le phénomène prend de l’ampleur, notamment à Bruxelles, sans qu’il émeuve personne véritablement du côté politique. Pourtant, l’année dernière, un record a été atteint : 4 890 jours d’arrêt de travail à cause de ces faits de violence !
 

Ils l’ont dit, ils ne se laisseront pas faire. Les policiers en ont ras le bol de ces agressions et rébellions qui se multiplient à leur encontre. D’ailleurs, ce 23 octobre, les forces de l’ordre mènent une action pour dénoncer cette situation. Rien qu’en 2012, le nombre de jours d’arrêt de travail liés à des faits de violence s’élevait à 4 890 jours contre un peu plus de 1 186 en 2007. Soit une augmentation de 412 %. 
C’est ce que révèle un document de la direction du service interne de prévention et de protection du travail de la Police fédérale, que Marianne a pu se procurer. Au total, 147 dossiers d’accidents suite à des faits de violence ont été introduits l’an dernier. Sans compter que, sur le plan national, toutes polices confondues donc, les chiffres des coups et blessures volontaires portés à l’encontre des policiers sont passés de 829 en 2000 à 1 027 en 2011, soit une augmentation de plus de 20 %.
Ces violences visant les forces de l’ordre se déroulent notamment lors des escortes et transferts (26 %), des patrouilles (18 %) et des interceptions (17 %), peut-on lire encore dans ce rapport de la Police fédérale. Quant au type de lésions dues à ces accidents, la plupart sont des blessures superficielles (36 %) et ce sont celles qui engendrent le plus grand nombre de jours d’arrêt de travail avec un total de 1 713. Viennent ensuite les lésions multiples (29 %) et les fractures osseuses (25 %), ces dernières sont « les plus invalidantes, puisqu’elles occasionnent une moyenne de 37 jours d’arrêt de travail par accident », découvre-t-on toujours dans ce document.

Bruxelles triste leader

Dernier élément marquant de ce rapport de la Police fédérale : c’est dans la capitale que les violences contre les policiers sont les plus importantes. 59 faits répertoriés l’an dernier sur les 147 au total. En Wallonie, c’est la province de Hainaut qui en compte le plus, avec 20 agressions répertoriées en 2012 contre 11 en 2011. En Flandre, c’est dans le Brabant flamand qu’on dénombre le plus de violences, avec 24 cas d’agressions.
Face à ces chiffres interpellants, la colère monte parmi les forces de l’ordre, et ce ne sont pas les déclarations très convenues de Joëlle Milquet, ministre de l’Intérieur, qui vont les rassurer, se bornant à rappeler une évidence, que « le métier de policier mérite le respect et la plus grande protection. » Du côté des syndicats policiers, notamment au Sypol, Eddy Lebon, son porte-parole, estime qu’on minimise cette situation de violence à l’égard de la police et de ses représentants. Une violence « banalisée, quasi hebdomadaire et cachée délibérément par les politiques… », dénonce-t-il à Marianne
« Sur le terrain, nous avons effectivement le sentiment d’être moins protégés et nous sommes confrontés de plus en plus à de la violence verbale et physique à notre encontre. Dans les faits, nous sommes effectivement mal équipés pour gérer ce type de rébellion… Mais plus simplement, et c’est là le plus inquiétant, c’est que pour le maintien de l’ordre, nous sommes purement et tout simplement démunis, notre matériel ne nous protège pas suffisamment. » 

Pierre Jassogne
pierre.jassogne@mariannebelgique.be


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