jeudi 15 mai 2014

Que faire de Joëlle Milquet ?

(c) Belga
A 53 ans, après douze années d’une présidence intense et six ans comme vice-première ministre, la fondatrice du CDH n’est plus assurée de rien. Melchior Wathelet se verrait bien lui succéder au gouvernement. Avec l’aval de son président, Benoît Lutgen, pas loin de tuer la mère.

Elle, c’est Joëlle. Elle a dirigé un vieux parti, le PSC. Elle en a fondé un nouveau, le CDH. A peu près le même, en plus tendance. Pendant douze ans elle l’a incarné avec une densité telle que son patronyme en est devenu un synonyme. Elle a permis à un parti au supplice de stabiliser son état, mauvais mais c’est déjà ça, de 1999. Le CDH a traversé la décennie sans rémission définitive, mais sans dégradation dramatique. Beaucoup de vent, peu de souffle, mais pas de naufrage : à la Chambre, le PSC avait dix sièges en 1999, le CDH en avait huit en 2003, dix en 2007, neuf en 2010. Joëlle Milquet était la mère fondatrice. Mais elle a eu, comment dire, eu un peu de mal à céder sa créature. Pour l’écrire crûment: en 2011, lorsqu’elle a laissé la présidence pour se contenter, gentiment, de son poste de vice-première ministre, ses camarades de parti saturaient grave. Aujourd’hui encore s’exprime chez les siens une certaine lassitude. Y compris chez le premier d’entre eux.

Lui, c’est Benoît. Il a hérité du parti que Joëlle a fondé. Il l’a recentré là où il inclinait à gauche. Il a travaillé à son organisation interne aux dépens de sa présence médiatique, là même où Joëlle Milquet s’éparpillait. Il a aussi décidé de s’appuyer, comme son plus lointain prédécesseur mais néanmoins ami Gérard Deprez, sur quelques personnalités fortes, au profil bien anglé. Le PSC des années quatre-vingt et nonante reposait sur la triplice Gérard Deprez-Philippe Maystadt-Melchior Wathelet, le père. Le tiercé – la présidence à Deprez, un ministère économique pour Maystadt, un régalien pour Wathelet - a traversé quinze ans de stabilisations et de défaites électorales sans que son ordre n’évolue. L’âge d’or. Une règle trinitaire doit donc animer le CDH: Benoît Lutgen à la présidence, Maxime Prévot comme relai au gouvernement wallon – on prend les paris pour l’après-25 mai –, et Melchior Wathelet, le fils, comme chef de file fédéral.

Elle, c’est Joëlle. Elle n’a encore que 53 ans, même si elle a déjà tout connu. Elle se plait en vice-première, et elle a toute sa place dans le saint des saints. Elle est, dans son parti, la personnalité la plus populaire. De très loin, et avec une envergure nationale qu’aucun de ses camarades ne peut lui contester. Elle a énervé, dans tous les kerns qu’elle a fréquentés, ses collègues de tous les autres partis. Mais pas au point de s’en attirer une fatwa. Même pas de Didier Reynders, qui fait avec depuis déjà six ans.

Lui, c’est Benoît. Il a imposé à Joëlle de se présenter à la Région Bruxelloise plutôt qu’à la Chambre. Pas pour gagner les élections, mais pour gagner des sièges. C’est que Benoît a le cul dans le beurre, cette année. Il est certain d’être dans le gouvernement fédéral, même si le CDH se tasse. Son pendant flamand, le CD&V, sera incontournable en Flandre, et il liera son destin à son frérot francophone. Et puis ni le PS ni le MR ne pourront se passer de lui, qu’ils gouvernent ensemble ou séparément. Le CDH sera donc probablement aussi du gouvernement wallon, et donc probablement aussi du gouvernement bruxellois. Avec une probabilité à chaque fois décroissante, mais néanmoins toujours très élevée. Mettre Joëlle Milquet à la Région Bruxelloise, c’était anéantir l’incertitude la plus forte de ce triple scrutin. Le parachutage de Willy Borsus, qui risque de coûter un siège ou deux à Benoît Lutgen dans son fief luxembourgeois, compromet un peu la félicité bastognarde, qui misait sur une stabilisation wallonne, et sur un progrès bruxellois. Mais ça ira quand même. A la Gérard Deprez.

Elle, c’est Joëlle. Elle ne veut pas siéger à la Région Bruxelloise. Elle ne veut même pas de la ministre-présidence, pour laquelle elle s’est certes déclarée candidate, mais du bout des lèvres. Elle n’en veut pas, d’une part, pour les raisons personnelles évoquées plus haut, qui consacrent sa vocation fédérale. Et elle n’y pense pas d’autre part parce qu’elle n’a aucune chance de l’exercer. Le siège est promis à d’autres. Car en Belgique jamais un troisième parti, place à laquelle aspire le CDH, ne reçoit le premier strapontin – à moins d’un cataclysme de l’ampleur de celui qui a hissé Jean-Jacques Viseur au balcon de l’Hôtel de Ville de Charleroi, en 2007, mais on ne voit ça qu’à Charleroi, et qu’en 2007. Vincent De Wolf, voire Didier Reynders, et Rudi Vervoort, voire même Laurette Onkelinx, selon la configuration électorale, puis politique, qui sortira du scrutin, sont incontestablement mieux placés que Joëlle Milquet.

Lui, c’est Benoît. Il verrait bien Melchior Wathelet en vice-premier. Mais il ne peut décemment pas rétrograder Joëlle. Ni la faire accéder contre son gré à une ministre-présidence bruxelloise de toute façon inaccessible. Voilà les germes du blocage démocrate humaniste. Ils sont plantés depuis des mois. Les fruits qu’ils donneront dépendront un peu de la récolte du 25 mai. Si Joëlle Milquet moissonne à foison, ce dont elle est capable (28.000 voix contre 36.000 à Laurette Onkelinx, pourtant appuyée par un parti plus puissant, sur le territoire des 19 communes aux législatives de 2010) et si la vendange liégeoise de Melchior Wathelet est moins profuse, Benoît Lutgen sera encore plus dépendant de la volonté de son ancienne patronne.

Elle, c’est Joëlle, lui, c’est Benoît. Tous les deux se préparent ainsi à un bras de fer. Mais au fond, ils espèrent qu’un beau poste à l’étranger s’ouvrira pour Joëlle. C’est ainsi qu’on a soldé les années Deprez. Philippe Maystadt est parti à la Banque Européenne d’investissement et Melchior Wathelet s’en est allé à la Cour de Justice des Communautés européennes jadis. Il y a des concurrents, peut-être, dans les autres formations: Elio Di Rupo, Didier Reynders voire Pieter De Crem aujourd’hui. Mais cela mettrait un terme à une rivalité de plus en plus visible. Et sinon? Eh bien sinon, on va rire.

Nicolas De Decker

5 commentaires:

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