vendredi 24 janvier 2014

10.000 accidents en cinq ans: le bilan «catastrophique» des années De Crem

Les décès et accidents de travail au sein de notre armée se multiplient. Entre 15 à 19 décès « suspects » par an. Le phénomène prend de l’ampleur, au point d’inquiéter réellement, surtout dans une période où la Défense et ses 32000 soldats sont poussés à la disette budgétaire. Mais Pieter De Crem (CD&V) préfère se taire. Une situation que dénonce un médecin-colonel à la retraite, Marc Lemmens.


Marc Lemmens, médecin colonel en retraite
Catastrophique. Il n’y a pas d’autres mots pour juger le bilan humain de la période du ministre Pieter De Crem (CD&V) à la tête de la Défense belge, de 2008 à 2013. « Près de 10 000 accidents du travail déclarés, au moins 30 décès liés aux activités militaires, 70 suicides confirmés, plus de 3000 militaires licenciés pour raisons médicales sans reclassement, des milliers de candidats discriminés pour raison médicale, sans parler des cancers professionnels non indemnisés », dénonce à Marianne le médecin colonel en retraite, Marc Lemmens qui a fait du bien-être au travail des militaires un combat au travers d’un livre, Les oubliés de la grande muette.
Un bien être mis à mal, selon le médecin, à cause des économies imposées à ce ministère, notamment grâce à une réduction drastique des moyens médicaux et de la prévention au travail. En effet, entre 2009 et 2014, les budgets de la Défense nationale ont diminué de 9 %. Des restrictions budgétaires qui ont un impact direct sur la santé de nos soldats
« On parle de situation de travail risquées qui causent des décès, des suicides, et des lésions permanentes, entraînant un licenciement sans reclassement. Des militaires meurent en s’entraînant, faute de prévention, mais ce n’est pas une priorité. Un suicide chez Arcelor, et c’est l’effervescence. Pourtant, pas un mot sur les 70 militaires qui se sont suicidés pendant la période De Crem », déplore Marc Lemmens. Un chiffre sous-estimé, selon l’ancien médecin colonel, mais qui place nos militaires au-delà du taux moyen de suicide de la population masculine belge.

Pierre Jassogne
pierre.jassogne@mariannebelgique.be

Un dossier à lire dans Marianne Belgique ce samedi 25 janvier en librairie

4 commentaires:

  1. aurons-nous un jour une étude sur les conséquences de la prise du Lariam par nos militaires (j'en suis un pensionné) entre autre chose

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    1. Le Lariam est un véritable poison! j'ai du en prendre lors d'une mission en Afrique, les effets secondaires peuvent être effroyables. Je les ai subis, crises d'angoisses, tendances suicidaires, insomnies, etc... et quand j'en ai parlé à un Colonel Médecin militaire, celui-ci me dit sans sourciller que c'est dans la tête...

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  2. "plus de 3000 militaires licenciés pour raisons médicales sans reclassement, des milliers de candidats discriminés pour raison médicale,"
    Ceci est une bonne chose, je ne comprends pas pourquoi ça vous dérange.
    La Défense ne peut pas utiliser des gens qui ne sont pas capables d'exercer leur fonction, ni des gens qui ont des addictions de drogue avant d'entrer à la Défense. Pensez-vous que ceci marchera à la Police ou les pompiers? Non plus! La défense n'est pas le nouveau CPAS didons!

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    1. Je peux comprendre votre commentaire en ce qui concerne le recrutement et la non sélection pour raisons médicales.
      Par contre, pour les militaires d'actives, qui suite au manque d'application des lois en matière de prévention, sont victimes d'accident de travail survenu soit en Belgique ou à l'étranger, les blessés sur les différent théâtres d'opérations, un reclassement et un minimum de reconnaissances n'est que justice.

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