Avec le recours annoncé au Conseil d’Etat par la SA Lhonneux, la «clinique du MontLégia» n’est pas encore prête à sortir de terre... |
«Sur la base des éléments recueillis lors de l’instruction de cette affaire et repris ci-après, il est proposé à Monsieur le Ministre d’infirmer la décision prise en 1e instance et de refuser le permis unique sollicité.» Telle était la conclusion, limpide, que la Direction Générale Agriculture, Ressources naturelles et Environnement (DGO3) avait adressée en novembre dernier à Philippe Henry (Ecolo), ministre wallon de l’Environnement, de l’Aménagement du territoire et de la Mobilité, à propos du méga-projet de «clinique du MontLégia» (voir documents ci-dessous).
Le Centre hospitalier chrétien (CHC) est en effet désireux de regrouper sur un même site – un ancien charbonnage à Glain – ses trois cliniques liégeoises vieillissantes (Saint-Joseph, l’Espérance et Saint-Vincent). Et le 8 juillet dernier, l’administration wallonne lui avait délivré un permis unique «pour construire un pont, un échangeur autoroutier, un hôpital d’une capacité de 717 lits d’hospitalisation et 124 lits d’hôpital de jour ainsi que les voiries d’accès à l’hôpital».
Mais le 2 août, la société Lhonneux A SA, active dans la location et le transport de containers pour déchets et ordures, chamboule tout : elle introduit un recours contre le permis. Motif ? «La requérante, qui occupe les terrains en zone nord et sud nécessaires à son activité, devrait libérer la zone sud, tandis que la zone nord se verrait enclavée.» Le 19 septembre, après enquête, le fonctionnaire délégué compétent juge le recours justifié. Et deux mois plus tard, le fonctionnaire technique confirme cet avis, mais y apporte une nuance importante: il estime «qu’il n’est pas préjudiciable pour la requérante d’autoriser le permis unique sollicité sachant que son terrain n’est pas enclavé et qu’elle ne dispose d’aucune autorisation pour y exploiter un centre de tri et concassage».
Philippe Henry avait jusqu’à ce vendredi pour se prononcer. Il a choisi de ne pas suivre son administration, ce qui arrive un peu plus d’une fois sur dix, d’après les chiffres que nous a communiqués son cabinet (voir tableau ci-dessous). Les parties seront notifiées lundi.
La société Lhonneux avait quant à elle déjà annoncé qu’en cas d’octroi du permis, elle introduirait un recours en suspension et annulation au Conseil d’Etat. Lequel devra statuer dans les six mois. Bref, le chantier de la clinique du MontLégia n’est pas près de démarrer. Ce futur méga-hôpital de 841 lits, qui entend rivaliser par son gigantisme avec le CHU de Liège, comptera pas moins de 1.885 places de parking (1.213 à l’extérieur et 672 en sous-sol) pour les visiteurs, les médecins et le personnel.
Chez Ecolo comme au CDH, on jure que ce dossier n’a fait l’objet d’aucun marchandage politique.
David Leloup
Philippe Henry suit son administration 9 fois sur 10
Année
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Recours
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Avis de l’administration non suivis
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Proportion d’avis non suivis
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2009*
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150
|
17
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11,3 %
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2010
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205
|
20
|
9,8 %
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2011
|
179
|
22
|
12,3 %
|
2012
|
180
|
20
|
11,1 %
|
2013**
|
152
|
18
|
11,8 %
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2009-2013
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866
|
97
|
11,2 %
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Nombre de recours introduits contre des permis uniques, et d’avis de l’administration non suivis par le ministre wallon Philippe Henry, depuis le début de la législature.
* après le 31 juillet ** au 13 décembre
Le rapport de synthèse de l’administration wallonne :
La proposition de décision soumise par l’administration au ministre :
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